Paroles de militants : Chronique de Fred B.

Je voudrais revenir sur un des évènements du week-end précédent, qui n’a aucun rapport avec les gilets jaunes… quoi que ça se rejoigne !

Dimanche dernier (25/11/18) des élections législatives partielles se sont tenues dans le département de l’Essonne et plus précisément dans la première circonscription dont Manuel Valls, parti depuis vers d’autres déconvenues électorales, était le député. Cette élection a vu la victoire de Francis CHOUAT (soutenu par LREM ET 6 maires de droite) – Victoire large puis qu’il a recueilli 59,10 % des voix contre 40,9 % à la candidate de la France Insoumise.

Et j’en arrive (enfin ) à mon propos : on ne peut que saluer la volonté de Farida AMRANI de s’allier à toute la gauche pour être élue et force est de constater que le report des voix a été correct puis qu’au premier tour les forces de gauche totalisaient 43,35% des voix (soit finalement très proche du résultat final du second tour (17,82% : LFI / 10,53% (Bon score à souligner) : PS-EELV / 8,43% : PCF / 4,57% : DIVG / 1.23% : LO / 0.78% : NPA), même si Eva SAS la candidate PS-EELV a invité à « voter en conscience pour le candidat de son choix » face à un second tour dans lequel elle ne se reconnaissait pas !

Pendant les deux tours le PS a déclaré : « Le PS est dans l’opposition à la politique libérale conduite par Emmanuel Macron et sa majorité. Aucune voix de gauche ne doit aller au candidat qui défend cette politique, soutenue par LREM et la droite ». Qui plus est des cadres du parti ainsi que des personnalités de gauche ont ouvertement appelé à voter pour Farida AMRANI et pourtant malgré cela -et comme on s’y attendait – Jean-Luc Mélenchon a entamé son célèbre refrain « Si on a perdu ce n’est pas de notre faute ». Il a en effet déclaré : « La campagne de second tour, contre mon avis formellement exprimé, s’est faite sur le thème d’une soi-disant gauche rassemblée, avec guirlande de sigles et tout le reste du décorum de ce genre de discours »

Donc voilà un homme qui répète inlassablement les mêmes gimmicks et les mêmes erreurs en espérant que cela produira des résultats différents. Il serait bon que LFI se remette en question et arrête de se victimiser en désignant comme bouc émissaire le PS ou toute autre formation de gauche.
Pour ma part, je trouve qu’après ce que la gauche en général et le PS en particulier se ramasse comme volée de bois vert depuis 18 mois de la part de LFI, le report des voix a été bien observé.

A titre personnel il ne serait pas sûr qu’en face du même choix je vote pour un candidat dont la formation déclare à qui veut l’entendre que son but est de vouloir la mort de mon parti. Je ne suis pas du tout persuadée non plus que si la situation avait été inversée LFI aurait fait la même déclaration que le PS.

Faut-il tendre vers l’union de la gauche (ou des gauches) ? Cela semble souhaitable, mais les soutiens de certain.e.s à des personnalités sulfureuses, voire dangereuses, me pose problème. Si cette union doit se faire il faudra que les règles du jeu soient claires et que chacun.e.s s’y plie. A mon sens, si aujourd’hui LFI peine à amener les électeurs vers les urnes, c’est peut-être aussi en raison de l’outrance verbale, de la surenchère de rodomontades et du buzz permanent.

Il est d’ailleurs curieux de constater que les militants LFI taclent ceux de  LREM sur leur admiration sans borne et la non remise en cause de la paroles et des actes de Macron alors qu’ils font la même chose avec le gesticurlant (mot valise composé de gesticuler et hurler, deux actions que connait très bien Jean-Luc Mélenchon et dont il use et abuse).

L’autre problème de cette élection est le taux d’abstention de presque 83% et ça c’est plus préoccupant que le reste. Cette abstention record* c’est -tout comme les Gilets Jaunes- un signal que la population française envoie au monde politique, dont elle se sent plus que jamais coupée et méprisée. A quoi bon aller voter puisque rien ne change, ou alors voter les extrêmes pour donner une leçon.

Il faut dire que les différentes « affaires » qui ont ébranlées (et qui ébranlent encore) les formations politiques de toute sensibilité, les manœuvres en sous-marin, les guerres des goths … euh non les guerres d’ego (a la fin pourtant on sait bien que l’ego lasse), le cumul des mandats (fort heureusement plus d’actualité même si certains chouinent encore sur ça), les salaires des députés, ministres, sénateurs , ont peu à peu instauré une vraie défiance à l’égard du monde politique vu de plus en plus comme une caste sourde et aveugle aux problèmes de ceux qui les élisent, provoquant l’ire et la révolte des citoyens en les poussant à déserter les chemins des bureaux de votes.

Peut-on pour autant blâmer nos concitoyens quand ils boudent les urnes ? Non bien sûr, il faut donner aux gens l’envie d’y retourner, de les mobiliser sur un projet pour la France, pour l’Europe mais aussi pour leur avenir, leur perspective de réalisation en tant qu’être humain et citoyen.

*(Pour info les résultats des participations aux législatives dans cette circo depuis 1993 :
1993 : 67,45%
1997 : 67,42%
2002 : 58,53%
2007 : 54,44%
2012 : 46,61%
2017 : 36,65%
2018 : 18,9 % )

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