Rentrée scolaire 2020-2021 : relever le défi des inégalités

En ce jour de rentrée pour les enseignants, le Parti socialiste salue l’engagement des équipes éducatives et des collectivités locales dans un contexte sanitaire tout à fait inédit et une gestion ministérielle anxiogène.

Les décisions du ministre Blanquer sont, la plupart du temps, prises sans concertation et au dernier moment, plaçant les enseignants, les parents et les élus devant le fait accompli.

Le refus du gouvernement de fournir les masques gratuitement aux familles, tandis que nos voisins grecs ou italiens le font dès lors que le masque est obligatoire, a contraint nos collectivités les plus pauvres à pallier les choix gouvernementaux.

Au-delà, le Parti socialiste tient à rappeler que l’aggravation des inégalités pendant le confinement ne peut rester sans réponse sous peine de pénaliser plus encore les enfants issus des familles les plus modestes.

Il convient pour cela de s’attaquer résolument au traitement de la difficulté scolaire et nous avons, dès le mois de juin, à travers notre plan de rebond pour l’école, posé dans le débat de nombreuses propositions : renforcement du réseau d’aides spécialisées aux élèves en difficulté, différenciation pédagogique au sein des classes pour mieux suivre les élèves selon leur niveau, sécurisation du statut et de la formation continue des AESH auprès des élèves porteurs de handicap, renforcement des moyens alloués aux Rep et Rep+…

Le Parti socialiste appelle en particulier l’attention sur la situation du second degré. Le gouvernement a fait voter la suppression de 440 emplois alors qu’il faudra accueillir 30 000 élèves supplémentaires dans le secondaire. Il conviendrait à l’inverse de donner des moyens au second degré – enseignement général et professionnel – d’accueillir ce surcroît de collégiens et de lycéens en ouvrant des postes en conséquence aux concours de recrutement.

Le « Grenelle des professeurs » annoncé par le ministre Blanquer ne doit pas être une énième manœuvre dilatoire mais l’occasion de revaloriser les carrières et les salaires des personnels de l’Éducation nationale. Plus que jamais, les enseignants ont besoin de travailler dans un environnement sécurisé et reconnaissant, à la hauteur de leur niveau de qualification et de leur responsabilité sociale.  

La promesse d’une loi de programmation pluriannuelle sur la période 2022-2026 devra être tenue, et le montant des enveloppes discuté avec les partenaires sociaux. Enfin l’introduction d’une prime d’équipement, versée tous les 4 ans, pour permettre aux enseignants d’acquérir le matériel et les outils nécessaires à l’exercice de leurs missions, est aujourd’hui plus que jamais d’actualité.

Tout n’est certes pas réductible à une question de moyens, mais sans moyens suffisants, c’est la meilleure façon de faire échouer les élèves, notamment ceux qui décrochent ou ont de réelles difficultés à suivre en classe et alors que certains élèves vont reprendre demain le chemin de l’école après une rupture de 6 mois.

Olivier Faure
Premier secrétaire du Parti socialiste

Yannick Trigance
secrétaire national à l’Éducation et l’Enseignement supérieur

Cet article est paru en premier sur Parti-socialiste.fr

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